150 ans d'Helvetia

La carte postale suivante est la troisième que nous ayons reçu. Elle nous a été offerte par l'Helvétien Cédric A. (v/o Des-Bars-Cléments). Avec les cartes reçues d'un sociétaire de l'Athesia, à Innsbruck, elle ouvrira cette collection. 

Elle a été éditée lors de la fête centrale tenue pour les 150 ans de l'Helvetia. Comme attributs estudiantins, on retrouve cette fois la casquette, la canne en ivoire (ornée ici d'un Zirkel) et les gants blancs portés pour les cérémonies officielles.

On retrouve une composition similaire sur le livre édité pour les 150 ans de la Société. Ce livre, reçu de notre ami Ph.l.pp. Tr..ss.n, est une mine d'informations sur les sociétés traditions estudiantines. Un grand merci à lui.





Le diable

Carte de l'Helvetia, non datée. Il s'agit peut-être d'une carte émise pour une théâtrale.


Tristan et Iseult

Carte de l'Helvetia non datée. L'Helvétien porte l'écharpe du Comité. La rapière laisse penser qu'il s'agit du président.

Le titre "Tristan et Iseult" pourrait indiquer que la carte a été réalisée à l'occasion d'une théâtrale. Mais sans certitude. Tristan et Iseult est une tragédie, centrée sur l'amour adultère entre un chevalier et une princesse, qui fait son apparition au XIIe siècle.

L'Helvétien et sa dame sont dessinés respectivement au-dessus des noms des deux protagonistes du drame amoureux, afin (bien entendu) de faire un parallèle entre l'œuvre et la vie sociétaire.



Au bar du bal

Dessin proche d'un croquis de presse, signé Siphon (vulgo de Jean Schmid). La carte a été réalisée vers 1940 à l'occasion d'un bal (les Helvétiens sont d'ailleurs en smoking). 


Bal helvétien

Scène de bal. Carte helvétienne, non datée.


Landesvater helvétien

Cette carte, signée Spleen, a été réalisée à l'occasion de l'édition de 1943 de la fête centrale de l'Helvetia, qui se déroule à Langenthal.

Elle représente une scène du Landesvater. Lors de cette cérémonie estudiantine, née au XVIIIe siècle, les casquettes des étudiants sont percées d'une lame d'épée.

Le symbole est assez évident : l'étudiant est prêt à se sacrifier pour sa corporation et son idéal. Il semble qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles cet acte symbolisait l'amour d'un étudiant pour sa bien aimée. Ce geste aurait ensuite évolué et symbolisé l'amitié fraternelle entre deux étudiants, avant que sa signification ne s'élargisse une nouvelle fois et ne représente le dévouement à toute la corporation.

Après 1770, les étudiants auraient suivi l'exemple des francs-maçons et employé ce rite pour exprimer leur loyauté à leur prince ou à l'empereur. Le Landesvater, la  chanson qui accompagne habituellement cette cérémonie, rend précisément hommage à l'empereur Jospeh II.

Exécuter le Landesvater en 1943 a pu revêtir un sens concret plus fort pour les différentes sections de l'Helvetia.



Picoulet helvétien

Cette carte dessinée en 1930 par Roger Baillif représente vraisemblablement un Picoulet.

Le Picoulet, dont on trouve également la trace à l'Université libre de Bruxelles dans les années 1960, se danse et se chante en cercle.

Le meneur, qui se place au milieu du groupe, imprime un sens de rotation au cercle et tout le monde se met à marcher ou sautiller sur le refrain. On s'arrête pour chanter "Picoulet du doigt, du doigt..." On met alors un index en avant, puis les deux. Et ainsi de suite avec les mains, les coudes...







Promenade seul ou à deux

La première carte a été dessinée vers 1928-1930 par Edgar Notz. Il reprend le thème de la vieille chanson étudiante O alte Burschenherrlichkeit où l'Ancien ne retrouve plus le chemin de l'âge d'or de sa vie d'étudiant.

O alte Burschenherrlichkeit,
Wohin bist du entschwunden?
Nie kehrst du wieder, goldne Zeit,
so froh und ungebunden!
Vergebens spähe ich umher,
Ich finde deine Spur nicht mehr,
O jerum, jerum, jerum, o quae mutatio rerum

La seconde carte (non datée et non signée) est celle d'un temps où l'on n'a pas pour seule compagne, symbole de sagesse. Bien au contraire, cette seconde carte est celle du fameux âge d'or, où - quelque soit la génération - l'on va part deux au bal.



Ourson helvétien

Cette carte a été réalisée vers 1920-1921 par Paul Charton.

L'ours figure-t-il ici le canton de Bern ? En plus de la casquette et du band de l'Helvetia, l'ourson porte la veste d'apparat à brandebourgs.

Bien qu'il soit tentant de voir l'aide apportée par un Ancien à un Actif, il est difficile d'interpéter précisément la carte.



Vanité helvétienne

Jean Schmid (v/o Siphon) a réalisé cette vanité pour l'Helvétia vers 1938-1942. Elle s'inspire sans doute d'une autre carte car on connaît d'autres versions de ce dessin, édité par d'autres sociétés suisses.

On y retrouve les différents attributs estudiantins (casquette, band, chope, rapière). Pour un lecteur belge, leur disposition évoque, d'une part, une vanité classique et, d'autre part, l'autel sur lequel les nouveaux sociétaires de certains Ordres prêtent serment.


Séance de Noël 1911

Lithographie de l'Helvetia, imprimée chez A. Lhoer en 1911, signée par l'Helvétien F. Savary.

Sur la table, la casquette et le band helvétiens ainsi que le chansonnier rouge et blanc. Ils figurent ici, avec la chope et la rapière, comme les attributs estudiantins par excellence.

Composition très travaillée : la fumée du cigare - à gauche - répond en miroir au ruban - à droite.



En kneipe ou en vadrouille

La première carte lithographiée, réalisée en 1932 par Paul Brühler, saisit les Helvétiens durant un cantus, vraisemblablement lors d'un Commers ou d'une Kneipe. Elle a été réalisée à l'occasion de la fête centrale du centenaire de l'Helvetia.

Le praeses est reconnaissable à son écharpe large, à sa rapière et au fait qu'il se tienne debout.

La seconde, également dessinée par Paul Brühler vers 1930 pour l'Helvetia Basel, a été rehaussée à la main. Elle représente les Helvétiens, canne en main, au cours d'une vadrouille le long du Rhin.



Les Helvétiens sont de petits anges

Cartes non datées. Les Helvétiens, aussi sages que des chérubins, flottent dans les nuages... de fumée. Le praeses vêtu de son Wichs, en bout de table comme il se doit, y sanctionne les perturbateurs de sa rapière. Tandis qu'un angelot combat le cafard à coup de rapière, sur fond de Zirkel helvétien.



Armoiries helvétiennes

Lithographie portant les armoiries de l'Helvetia, imprimée chez A. Loehr. L'argenté est en réalité brillant. Vers 1900.


Cartes helvétiennes

"Cartes helvétiennes", édité pour les 150 ans de l'Helvétia vaudoise, est consacré à ce que les auteurs, G. Gottier (v/o Swann), O. Meuwly (v/o Souriceau) et J. Croisier (v/o Maïakowski), appellent l'âge d'or de la carte postale, qui s'étale de 1880 à 1950.

Cet ouvrage (21x30 cm) d'une trentaine de pages nous a été offert par Ph.l.pp. Tr..ss.n, qu'il en soit encore remercié.





Nous donnons ici les grandes étapes et les analyses de J. Croisier, car elles permettent - selon nous - d'éclairer également la réalisation de cartes d'autres sociétés étudiantes.

1895-1919

J. Croisier qualifie cette première période de tendre, sage et patriotique. Pour lui, le style des cartes reste conventionnel et l'exécution est toujours de bonne qualité. "Le discours iconographique porte très souvent sur la gloire des couleurs helvétiennes."

A cette époque, triomphe le style à arabesques, dit "art déco" en raison de sa simplicité, de son immédiate compréhensibilité et de son caractère enjoué. Et plusieurs cartes de la Société en portent la marque.

Mais les valeurs traditionnelles sont néanmoins principalement incarnées par un style désuet sorti des tréfonds du XIXe siècle : blasons, rapières, fiers helvétiens, drapeau de la Société...

1920-1930

Si les thèmes helvétiens restent présents, J. Croisier estime qu'ils sont plus variés et souvent emprunts d'espièglerie. Si le contenu est plus riche, l'exécution semble moins soignée. Parallèlement, on voit cependant émerger une stylisation : économie de moyen dans le trait, forme expressive. Une tendance amorcée par Modigliani, Matisse, l'expressionnisme allemand, Picasso.

1930-1940

Suivant la tendance lancée durant la décennie précédente, l'esbrouffe, le charivari et la joie de vivre sont mis en avant dans les cartes postales. L'humour détrône les traditionnelles icônes helvétiennes.

Si le style varie beaucoup, il ne suit pas les courants du "grand art" de l'époque mais plutôt les arts industriels, comme le dessin d'affiche, des premières bandes dessinées ou des dessins animés.

1940-1955

Les thèmes et le style déçoivent quelque peu : l'originalité devient rare. Pour J. Croisier, le dessin et le discours sont assez convenus, sans grand élan et sans véritables points de rencontre avec les courants artistiques de cette période.

Cela pourrait s'expliquer par le fait que le monde était passé d'une ébullition culturelle et rieuse des trente premières années du siècle à un esprit de pur pragmatisme : l'Europe était à reconstruire.


Programme bellettrien de 1930

Les pages centrales de ce programme de théâtrale bellettrienne présentent la pièce "Knock", écrite par Jules Romains, Ami de Belles-Lettres.

Dans ce programme, d'une grosse trentaine de pages, quelques chansons du Prologue côtoient des réclames pour des commerces lausannois.

Le livret annonce aussi qu' "à l'issue de la soirée du 12 décembre 1930, un bal exclusivement bellettrien réunira Jeunes et Vieux dans les salons du Lausanne-Palace."





Souvenir de séance bellettrienne de 1880

Ce livret d'une trentaine de pages est intégralement écrit à la main. Il a été édité en 1880 en souvenir de la séance générale de Belles-Lettres.

La couverture, d'un vert très pâle, de 13 cm sur 21, porte différents symboles bellettriens. En haut à gauche, l'écu vert-rouge-vert est entouré d'un trophée de drapeaux. En-dessous de celui-ci, une casquette brodée du Zirkel de la Société voisine une corne d'abondance, dont on sait qu'elle contenait souvent des liquides autres que l'eau des fleurs. Le titre du recueil est coiffé d'un ruban sociétaire où figure la devise de la société.



Revue des 150 ans de Belles-Lettres

"La liberté est décevante tant qu'on pense ne pouvoir en goûter que par loisir, échappée de vacances et fin de semaine. La liberté est quotidienne ; elle est, à chaque instant, tout ce qu'on est dans tout ce qu'on fait. Nul avoir ne l'assure. L'être seul la donne. Elle est Métier de Vie." Cette citation d'Edmond Gilliard coiffe fort bien le numéro de la Revue de Belles-Lettres, édité en juin 1956 à l'occasion des 150 ans de la Société.

Fondée lors de la fête centrale de 1864 à Rolle, la Revue de Belles-Lettres se veut représentative des lettres romandes. Elle est publiée à tour de rôle par les différentes sections de la Société avant de se fixer définitivement à Genève en 1960. Elle s'ouvre alors aux collaborateurs extérieurs, ainsi que le synthétise le Dictionnaire historique de la Suisse.



Dans ce numéro, large de 16 cm et long de 24, publié par le Comité central bellettrien à Lausanne et par les Sociétés de Belles-Lettres de Lausanne, Genève, Neuchâtel, Fribourg, Zurich et Bâle, on trouve notamment de magnifiques propos liminaires de Léon Savary, ruban d'honneur central.

"Nous savons pourquoi nous sommes entrés à Belles-Lettres. Un milieu où règne la liberté de l'esprit, où il est permis d'avoir des opinions contraires à celles de la majorité, c'est-à-dire révolutionnaires ; un milieu où les conventions établies ne sont pas révérées et où la discussion demeure ouverte sur tous les sujets ; un milieu où l'individu existe comme tel et non pas comme simple unité dans un uniforme.

Il me semble du moins que c'est la vraie conception, la plus authentique, la plus valable, la plus durable, de notre société. (…)


Il n'y a pas d'autre problème que celui-ci : êtes-vous un homme libre ou capable de le devenir ? Et voulez-vous que les autres soient libres, comme vous et avec vous ? Le Bellettrien, c'est celui qui peut répondre oui à ces deux questions.

Belles-Lettres ne crée pas la liberté de l'esprit. Ce n'est pas parce qu'on est Bellettrien que l'on est un homme libre d'esprit ; c'est parce qu'on est un homme libre d'esprit que l'on entre à Belles-Lettres. Mais Belles-Lettres maintient le climat qui convient à la liberté. Et cela est considérable : toute l'histoire de notre société est là, en somme. Ceux d'entre nous dont nous gardons le souvenir furent essentiellement des hommes libres et qui, sur ce point décisif, ne pactisèrent jamais. Soyez-en persuadés : si Belles-Lettres a des ennemis, avoués ou occultes, c'est pour cette raison non pour une autre. On ne lui fait pas sérieusement grief  de son débraillé, de ses chahuts, de sa bohème. On lui en veut de son anticonformisme. (...)

Jeunes camarades aimés, connus et inconnus, je vous en conjure, ne devenez pas de ces gens dont l'horizon se limite aux honneurs et aux profits, qui jugent tout à l'aune de la quantité, du rendement matériel, de l'avantage personnel. Gardez en vous des traits du beau petit anarchiste que vous fûtes. Souvenez-vous parfois de ces soirées où nous avons passionnément discuté jusqu'à l'aube, en citant des poètes, en confrontant des thèses inconciliables, en nous engueulant avec affection, en aimant ensemble ce qui ne sert à rien et qui est précisément notre commun trésor.

La Bêtise au front de taureau nous regarde. Tâchons de rester libres malgré sa menace.
"



Un Picoulet bellettrien ?

La ronde représentée sur cette carte, non datée, est sans doute celle du Picoulet. S'il manque l'étudiant qui, au centre du cercle, donne le rythme, son absence s'explique vraisemblablement pour une raison graphique.

Le Picoulet se déroule devant les Halles de Neuchâtel, ainsi que le signale notre ami Adrien B.st..n.

D'origine suisse, le Picoulet fut importé à l'Université libre de Bruxelles, par l'entremise d'un professeur de Sciences. On retrouve ce chant (et cette danse) dans les "Fleurs du Mâle" de 1965.


Poète bellettrien

Le poète maudit version bellettrienne. 


Jedermann est-il Bellettrien ?

Le Bellettrien croqué sur cette carte postale tient le programme de la représentation de "Jedermann", pièce de Hugo von Hofmannstal, jouée pour la première fois en 1911.

C'est la traduction et l'adaptation du mystère "Everyman", imprimé à Londres en 1490, reposant elle-même sur la moralité "Elckerlijc" écrite en 1470.

Dans ces différentes pièces, la trame est similaire : la Mort confronte Elckerlijc (chaque corps), Jedermann (chacun), à son Créateur. Il a besoin de témoins de moralité mais personne ne parle en sa faveur ni ne souhaite l'accompagner. Les thèmes principaux sont donc ceux de la vanité et du repentir.


Programme bellettrien de 1905

Programme de la théâtrale de Belles-Lettres de 1905. Ce recto-verso fait 18,5 cm de large et 27 cm de long.



Programme bellettrien de 1913

Programme de la théâtrale de Belles-Lettres de 1913.

Le format est assez inhabituel : 17 cm de large et 24 cm de long (fermé).

Sur cette scène, on retrouve des personnages aux traits déliés. On sent poindre une certaine ironie derrière ce crayon.

La présence de chats est assez étonnante. Les matous sont-ils des personnages de la "Farce du pâté" jouée par nos Bellettriens ? Ou représentent-ils le "kater" allemand, autrement terme pour désigné la gueule de bois ?

On notera au passage que la scène est éclairée de bougies.  





Programme bellettrien de 1923

Le programme de la théâtrale bellettrienne de 1923 est illustré par Henri Tanner. Il est de 14 cm de large (fermé) et de 21 cm de long.



Programme bellettrien de 1924

Ce programme de la théâtrale de 1924, imprimé chez Atar, est de 15 cm de large (fermé) et de 23,5 cm de long.


Programme bellettrien de 1903




Ce programme de soirée théâtrale bellettrienne de 1903, imprimé chez Spengler, est de grande dimension : 11,5cm de large (fermé) sur 24 cm de long. Il annonce une pièce de Molière, une autre de Marivaux et une troisième de Bauville.

Belles-Lettres au théâtre

Belles-Lettres et le théâtre, c'est une longue histoire d'amour. Une des trois cartes postales reprises ici salue Bodinier, l'auteur de nombreuses revues.




Années de guerre

Les deux cartes postales suivantes, éditées par la Société de Belles-Lettres, sont clairement marquées par la guerre. Sur l'une : un petit soldat de bois anglais souligne l'absurdité de la guerre, qui n'est plus un jeu d'enfant. Sur l'autre : un Bellettrien arrose le sapin vert, arbre fétiche de la Société, pour qu'il ne meure pas malgré l'époque.



Le sapin vert

"Le Sapin vert" est l'hymne de la Société de Belles-Lettres. On le doit à la plume de Philippe Godet.

Et c'est à l'"arbre vivace", symbole d'éternité, qu'est dédiée cette carte postale.



Bellettriens, plus de soixante années
Ont vu grandir l'arbre que nous aimons.
Sous ses rameaux que d'heures fortunées,
Que de beaux soirs, que de folles chansons !
Il a nargué mainte tourmente,
Il a bravé plus d'un hiver !
Célébrez l'arbre que je chante, )
Le sapin vert. ) (bis)

Bellettriens, à Lausanne, à Genève,
A Neuchâtel, nous l'avons vu grandir,
Puis à Fribourg, son beau front qui s'élève
Par nos bons soins n'a cessé de verdir,
Il est à nous, l'arbre vivace,
Et n'avons jamais souffert
Qu'un autre arbre en splendeur efface )
Le sapin vert ) (bis)

Bellettriens, il a ses adversaires,
A leurs assauts, répondons, fièrement,
Défendons-le de ces mains téméraires.
Veillons toujours sur notre arbre romand !
Devant ce noble et doux emblème,
Buvons à notre arbre si cher.
Pour qu'il prospère, il faut qu'on l'aime )
Le sapin vert ) (bis)

Monument bellettrien à Alexandre Vinet

En 1861, sur proposition du professeur Louis Vuillemin, la Société de Belles-Lettres de Lausanne décide de consacrer le bénéfice des soirées théâtrales à l'édification d'un monument à Alexandre Vinet (1797-1847).

La philosophie de ce théologien protestant s'appuie sur la conscience, qui maintient l'homme dans une relation directe avec Dieu. Selon Vinet, la conscience régit la morale et rien ni personne n'a le droit d'y attenter, ainsi que le synthétise l'article de Wikipedia. Conséquemment, le théologien prône une libéralisation de la foi et la tolérance religieuse.

En 1844, Vinet remplace son ancien maître Charles Monnard, fondateur de Belles-Lettres, à la chaire de littérature française à Lausanne. Mais, en 1846, la fermeté des ses positions religieuses entraîne sa destitution, avec celle d'autres professeurs parmi lesquels le Bellettrien Charles Secrétan.

"Il fallut quarante ans d'efforts pour réaliser ce projet et cette persévérance est d'autant plus remarquable que les finances bellettriennes ne furent jamais florissantes. Bien au contraire", nous dit le Livre d'Or édité en 1956 par Belles-Lettres. "A vrai dire, les Bellettriens ont souvent partagé le bénéfice des représentations entre le Fonds Vinet et d'autres buts charitables d'un intérêt plus immédiat : l'Asile des aveugles, le temple d'Echallens, les victimes des inondations, les populations françaises éprouvées par la guerre de 1870, le Fonds universitaire, les orgues de la Cathédrale, les incurables."

Le monument Vinet fut inauguré le 9 novembre 1900 à Lausanne, à l'extrémité orientale de la promenade de Montbenon.

La carte suivante, imprimée à la lithographie Spengler, a été postée le lendemain de l'inauguration. Ce qui laisse évidemment penser que le dessin avait été réalisé bien avant les célébrations publiques.



Belles-Lettres et la Mort

Hormis sous la forme d'un crâne, officiant comme memento mori notamment lors des intronisations, la Mort n'apparaît quasiment pas dans l'iconographie des cartes postales estudiantines.

Sur cette carte envoyée en 1913, un Bellettrien, bouteille à la main, tente de tromper la grande Faucheuse en remontant l'horloge. Une autre allusion au temps figure sur la lame de la faux : "Time is money", devise qui ne peut que hérisser le poil de tout étudiant menant une vie de bohème.

Sous le numéro 24 du chansonnier édité par la Société de Belles-Lettres en 1907 figure le texte "Près d'une tombe bellettrienne" (de Alfonse Cérésole).


Amis près de ta tombe,
En larmes nous chantons ;

Quand tout passe et succombe,
Plus haut nous regardons.
Hélas ! ton doux visage,
Ta voix, ton amitié,
Tout fuit comme un nuage,
Tout finit sans pitié !

Ami fidèle, adieu !
Au revoir près de Dieu !

Mais, si sur cette terre,
Le corps mortel périt,
Notre âme auprès du Père
Monte et s'épanouit.
Là-haut, plus de souffrance,
De combats ni de pleurs.
Dieu donne l'espérance
Et guérit les douleurs !


Palabres stelliennes

Carte non datée de la Société Stella. Les frères de Couleurs coiffés de leur casquette reviennent peut-être des cours : ils sont en rue (com...