Vadrouille nocturne

Carte de la Stella vaudoise postée le 12 février 1922 et destinée à Monsieur B. Duttweiler, Directeur de Nestlé, dans le canton de Berne. Elle porte au verso : "Hôtel de la Paix, 5h du matin. Succès, succès, succès.", suivi de diverses signatures de sociétaires.

Le destinataire est sans doute Bruno Duttweiler, reçu à Stella en 1908 sous le vulgo Têtard (ainsi que l'indique le Livre d'Or de Stella Valdensis, édité en 2007).

Cette sortie aux lampions et en fanfare est dessinée par Robert Chollet (reçu à Stella en 1910 sous le vulgo Tavan). Auteur d'autres cartes stelliennes, R.F. Chollet explore ici le thème de la nuit en s'appuyant notamment la tradition estudiantine des silhouettes.


La carte de 1922 en rappelle une autre, réalisée dix ans plus tôt par Chollet à l'occasion d'une fête centrale de Stella. Totalement dans le même esprit, on y voit les mêmes lampions, les mêmes trompettes et la même bannière étoilée. Mais on y distingue cette fois des étudiants en Wichs, tenue d'apparat (veste à brandebourgs, culottes blanches et bottes en cuir).

Il est possible que la carte de 1922 ait également été réalisée pour la fête centrale. Mais sans certitude.

Griffon universitaire

Carte de convocation de la section vaudoise de Stella. Non datée.

Alors que le verso portait "La Section est convoquée en séance..." Le terme "séance" est barré pour laisser la place à un "H.-C. extraord.", autrement dit un Huis-Clos extraordinaire, réservé donc aux seuls sociétaires.

C'est le griffon de la colonne dressée à gauche du corps central de l'ancienne Université de Lausanne qui illustre cette carte. La colonne de droite porte, elle, un sphinx.


Ci-dessous, photographie de l'Université de Lausanne vers 1910, encadrée par les Zirkels des nombreuses sociétés estudiantines de la ville. On y reconnaît entre autres le Zirkel de Zofingue (en tête de carte), celui de Stella (dans le coin supérieur droit), celui de Belles-Lettres (à droite) et enfin celui de l'Helvetia (en pied de carte).



Chauve-souris

Carte de la section vaudoise de Stella. Non datée.

Dessinée par R.F. Chollet, également l'auteur des silhouettes d'un jeune et d'un vieux Stelliens, unis dans l'étoile de la Société, cette carte est sans aucun doute l'une des Couleurkarten suisses les plus abouties.

La chauve-souris embrasse de ses ailes la ville de Lausanne et l'étoile sociétaire. Elle fait bien entendu écho au thème de la nuit, qu'évoque inévitablement le nom la Société. Mais la chauve-souris, au vol désordonné, rappelle aussi l'étudiant en vadrouille nocturne. Elle est le mouvement quand l'heure est à l'immobilité et elle est la joyeuse folie quand le sommeil saisit les bourgeois. Tandis que les bougies, elles aussi liées aux ténèbres, libèrent une fumée qui vient délicatement encadrer le texte.


Face à face

Carte de la section vaudoise de Stella. Postée le 18 novembre 1911.

Comme souvent à cette époque la carte est signée à l'aide d'un crayon, plus facilement glissable au fond d'une poche qu'un stylographe.

Parmi les signatures, on retrouve celle de Rampenaud, suivie de son vulgo (surnom abrégé v/o) Caprice et de sa charge de Senior (indiquée X) et de sa charge précédente de Fuchs Major (notée ex FM, contrairement à l'habitude qui aurait voulu qu'il inscrive ces deux lettres entre parenthèses).

On retrouve également la signature de Jaccottet, laquelle est ponctuée de trois points d'origine maçonnique. 

Destinée à une demoiselle de Saint-Triphon (près d'Aigle), la carte porte au verso : "Tous mes copains ci-dessus boivent à la santé de tes yeux. Merci encore une fois du beau souper de l'autre soir. Salutations à tout le monde. R.F. Chollet

R.F.Chollet n'est autre que l'auteur du très beau dessin illustrant la carte. On y voit, unis au sein de l'étoile de Stella, les silhouettes d'un jeune et d'un vieux Stelliens, tous deux porteurs de leurs casquette, band et bierzipfel, qui trinquent à la fraternité. 


Armoiries stelliennes

Cette carte, envoyée le 5 mars 1910, porte les signatures de différents Actifs et Vieux de la section vaudoise de la société Stella.

Parmi les signataires figurent deux membres du Comité : le XX désigne le Consenior et le XXXX le Quaestor. On trouve également (en bas de carte) un Vieux Stellien, qui adjoint un "V.S." à son nom.

Le Senior et l'ancien Senior de l'Helvetia sont également présents à cette séance. Ils sont identifiables au Zirkel de l'Helvetia (un H !). Comme le veut la coutume, le Senior a signé d'un X et l'ancien Senior a placé le X entre parenthèses.

Le nom de l'étudiant est souvent suivi de son vulgo, surnom abrégé v/o. Ainsi de M. Ponnaz v/o Zéphyr.

Le verso de la carte porte, à l'attention d'une demoiselle de Berne : "Au cours d'une séance, les Stelliens toujours joyeux envoient à une Stellienne de coeur leurs compliments chaleureux auxquels je joins mes amitiés très affectueuses. Votre bien dévoué, Albert."


Pour un béret

Ces deux cartes des Suisses Romands de Zurich ont été acquises auprès de deux antiquaires différents. Le hasard a voulu qu'il s'agisse d'une partie de la même correspondance entre un étudiant et sa grisette, qui habitait rue Rousselet à Paris, dans le 7e arrondissement.

La première carte (au dos non divisé) a été envoyée le 20 novembre 1905. D'une écriture en pattes de mouche, l'étudiant y rédige une longue plainte : "D'être plus cyniquement cruel que vous, mademoiselle, nul n'en vit jamais ! Ne m'avez-vous donc pas envoyé une obligation que je ne puis négocier ? Je suis malade et vous me présentez un remède infaillible, que vous mettez hors de portée ! (...) "

Puis, sans transition : "Voilà ci-contre le portrait d'un camarade. On a essayé d'y mettre le mien mais la plaque s'est d'abord voilée et le papier se gondolait par trop. D'autre part, je ne porte pas ce béret gracieux ; les récoltes n'ont plus besoin d'épouvantails pour les prévenir des oiseaux pillards ; d'ailleurs les statuts de la société exigent que ce béret soit brodé de sa mie. Or je ne connais pas encore cet ange consolateur. Et vous ? Le connaissez-vous ? (...) "



Plusieurs mois s'écoulent avant qu'il n'y ait de réponse. La carte suivante (au dos divisé), envoyée le 8 mars 1906, précise : "Il faut croire que ma dernière missive vous a froissée, ô ma toujours très chère demoiselle, puisque la vôtre est si froide, si glaciale. (...) Vous avez mal interprété ma lettre, mademoiselle. Si je vous ai dit des choses que j'aurais préféré vous taire, c'est dans le seul but de vous éviter des déceptions non certaines mais possibles. (...)".

On peut s'interroger sur le choix d'une carte représentant des étudiants Suisses Romands admirant une demoiselle, pour une correspondance aussi délicate... Il paraît que le coeur a ses raisons...

Matou dompté

Carte aux couleurs de la Neocomia de Neuchâtel, envoyée en 1909.

Editée à l'occasion du Noël 1909, la carte représente une étudiante en tenue d'apparat, chope à la main. Elle a réussi à dompter un énorme matou, ce qui se dit "kater" en allemand : un autre terme pour désigner la gueule de bois.

Le recto de la carte, destinée à Robert Colomb et signée par Ch. de Perregaux, porte : "Vieille branche, Je te félicite de la nomination de ton père au Grand Conseil de la république de Genève. Ton cousin vient de jouer admirablement (...)".


Service

Carte de la Neocomia de Neuchâtel, envoyée en 1922.


Sur la route

Carte envoyée en 1956. L'Amicitia Burgdorf a été fondée en 1892.

Sur cette carte, la marche, donc l'action, est représentée par la canne. Et la réflexion par la pipe. Ces étudiants randonneurs semblent nous saluer. A moins qu'ils ne nous invitent à les rejoindre.


En trois plans

Carte postée en 1938. Editée par la Berchtoldia de Berne, fondée en 1917, membre de la Société des étudiants suisses (association faîtière catholique).

Construite selon trois plans et deux axes, la carte est plus dynamique que ce que ses traits épais donnent comme impression au premier regard.

Le premier plan est celui de valeurs estudiantines, représentées par les armoiries de la Berchtoldia. Le deuxième plan est celui de la ville de Berne, incarnée par l'ours dont le dos dessine un axe du coin supérieur gauche au coin inférieur droit. Et enfin le troisième plan est celui des valeurs chrétiennes, présentes (en toile de fond) avec la cathédrale de Berne, dont la tour trace un second axe du coin inférieur gauche au coin supérieur droit. L'inclinaison du clocher de la cathédrale rompt le caractère quelque peu austère de la carte et la dynamise.


En rue

Carte éditée en 1952 par la Société des étudiants suisses à l'occasion de son centenaire, qui se tint à Zug.

Vus de dos, les étudiants sont résumés à des disques de couleurs leurs casquettes et à des parallèles pour leurs bands. Ce qui donne l'impression d'un groupe homogène mais anonyme, sans visage. 


D'un même pas

Carte du club cantonal de gymnastique de Saint-Gall, signée par Karl Kobelt, vulgo Jogel. Non datée.

Deux générations de sociétaires sont en mouvement. Ici, la guitare chantante est associée à la jeunesse et à la légèreté (soulignée par les rubans qui flottent au vent). Tandis que la pipe aux volutes épaisses est associée à la sagesse et à la réflexion. La jeune femme, qui fait le lien entre les deux sociétaires, est peut-être la personnification de la société elle-même.


Fleurs et éventail

Carte non datée du club cantonal de gymnastique scolaire de Saint-Gall, fondé en 1886. L'article 2 des statuts prévoit de "développer, promouvoir et maintenir une communauté de jeunes gens liés par l'amitié, par des exercices physiques et par le maintien des connaissances générales."

Le dessin est dû à un certain Karl Kobelt, membre de l'association, connu sous le vulgo (surnom précédé des lettres v/o) "Jogel". On y voit un étudiant en Wichs, uniforme de parade, accompagné de deux demoiselles dont les robes reprennent la couleur de la caquette de la société. Les traits des personnages sont assez sévères et la construction en miroir de la scène est assez statique, bien que la présence d'un éventail et de fleurs vienne mettre une touche de fantaisie et suggère un léger mouvement.


En musique

Carte non datée du Kantonsschülerturnverein (KTV) de Sinkt-Gallen, le club cantonal de gymnastique scolaire de Saint-Gall, fondé en 1886.


Une couronne de fleurs

Cette carte de l'Akademische Landwirtin Verein de l'Ecole polytechnique de Zurich, non datée, offre une silhouette sérieuse mais cependant loin des portraits hiératique des corporations germaniques.

La couronne qui ceint le buste de l'étudiant n'est pas dépourvue d'humour. Si l'on regarde bien les détails, les fleurs côtoient une mandoline (à gauche), une pipe et une corne d'abondance (à droite),  et un chat où est inscrit le paragraphe 11 (en bas).

Le chat, kater en allemand, désigne le matou ou la gueule de bois. Tandis que le §11. est celui des règlements estudiantins, qui indiquent que l'on boit toujours trop : "Es wird immer fortgesoffen."


Tempus fugit

Cette carte, non datée, de la Minerva, est sans doute une de mes préférées. Construite symétriquement, en s'appuyant sur la forme d'un sablier, elle oppose de surcroît le blanc et le noir.

Les scènes de jour, promenade entre amoureux ou entre amis, utilisent le teinte claire du sable. Cependant que les scènes nocturnes, de la Kneipe et de la vadrouille, sont réalisées au charbon. Le tout étant un rappel clair du temps qui passe et de la légèreté de la vie.


Triple point d'exclamation

Ce carton a été offert à Carlsruhe, en novembre 1858, en souvenir d'amitié par un certain F. Kreuter au Bellettrien neuchâtelois Auguste Borel.

L'étudiant représenté a manifestement appartenu à trois corporations différentes, dont les Zirkels sont étrangement suivis non pas d'un simple mais d'un triple point d'exclamation.

Ce carton souvenir fait partie d'une série plus étendue, que nous avons présentée précédemment.


Songes au café

Carte de la Bertholdia, postée en 1917. Sa composition, symétrique, en forme de niche, offre le portrait d'un étudiant comme saisi par la fenêtre d'un café.

La fumée de la cigarette (ou de la pipe) représente sans doute sa pensée et ses rêves, ses méditations sur la vie. La chope, couvercle relevé, symbolise probablement cette vie, débordante, qui n'attend que lui.

L'impression d'assister à une scène d'introspection est renforcée par l'emploi de la silhouette.



Dans la chope

Cette carte ne peut être qu'une oeuvre de basse propagande ourdie par la table basse des actifs du KTV d'Aarau, si l'on en juge par son titre aberrant : "Vivant Vulpes", soit "Vivent les Fuchsen".



Dans la chaleur du stamm

Carte éditée en 1958 par la Scaphusia (de l'école cantonale de Schaffhausen), à l'occasion de son centenaire.

 Bien que la société regroupe des collégiens, la carte met en scène des Anciens. Ceux-ci ont sans doute été croqués dans le local habituel de la Scaphusia car des blasons aux couleurs de la société (portant les vulgos - surnoms - des Actifs) sont accrochés au mur.

L'impression de réunion fraternelle est sans doute due à la lumière chaude du lustre et à la fumée des pipes qui enveloppe les frères de couleurs. Des touches que viennent renforcer la présence d'un piano, à droite (ce qui laisse deviner une réunion ponctuée de chants) et le rideau que l'on a tiré pour nous dévoiler ce stamm d'Anciens.


En forêt

Carte de la Société étudiante Corona de Saint-Gall, éditée en 1920.

La société a été fondée en 1896. Elle a pour devise "Recte et Fortiter". Elle est membre de la "Société des étudiants suisses", organisation faîtière d'obédience catholique (fondée en 1841).

La scène se déroule en forêt, de nuit, en juillet, lors de la Kneipe d'été. Le tonneau auquel s'abreuve les étudiants contient sans doute de la bière (ce que pourraient confirmer les chopes présentes).


Fuchsen au Picoulet

Carte de la Société Valdesia de Lausanne.

Postée en 1922.

La scène représente une ronde des Fuchsen (les nouveaux membres d'une corporation). Il peut s'agir de la Messe de Minuit, chantée en fin de séance, ou - plus probablement - du Picoulet. Les étudiants qui dansent le Picoulet marchent (ou sautillent) en se tenant la main tout en chantant et en mettant en avant, au moment opportun, la partie du corps qui est mentionnée dans la chanson.

Cette ronde fut également dansée à l'Université libre de Bruxelles dans les années 1960.

Et voici comme l'on danse
Notre joyeux picoulet.

Et voici comme l'on danse
Notre joyeux picoulet.

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet deux doigts, deux doigts

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet la main, la main

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet deux mains, deux mains

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet du coude, du coude

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet deux coudes, deux coudes

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet d'un pied, d'un pied

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet deux pieds, deux pieds

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet la tête, la tête

Picoulet du doigt, du doigt
Picoulet du cœur, du cœur

Et voici comme l'on danse
Notre joyeux picoulet.


Fuchs en vitrail

Cette carte publiée peu après 1955 reprend un des vitraux exposés dans le restaurant de la Rauracia de Basel.

Le renard renvoie bien entendu au Fuchs, terme allemand désignant le nouveau frère d'une corporation.

Le nom de la société à laquelle appartient le blason tenu par le Fuchs m'échappe. Si quelqu'un s'en souvient...


Quarante

Pour ses quarante ans, l'Amicitia de Saint-Gall a édité cette carte amusante à ses couleurs.

Si les sociétaires de l'Amicitia sont essentiellement issus de Suisse alémanique, d'autres proviennent de Suisse romande ou italophone, voire des pays limitrophes.

En plus du restaurant Zum Goldenen Schäfli à Metzgergasse, la société possède également sa propre maison depuis1994, au 12 de la Scheffelstrasse, avec des chambres pour étudiants et une salle de réunion.


Regard de renard

Carte de la Minerva, fondée en 1870. Sous la devise "Freundschaft und Wissenschaft", également traduite par "Amicitia et Scientia", elle réunit des lycéens de Saint-Gall. Un peu plus d'un siècle s'est écoulé quand la société acquiert une maison de plus de 500 ans au 18 Schmiedgasse. C'est là que se tient leur désormais le Stamm, après maints déménagements du local.

La société fait partie du Cartel Industria, qui fédère l'Industria  de Berne, l'Industria de Bâle et celle de Lucerne et de Neuchâtel ainsi que la Technica de Bâle.

Sur cette carte, le chien symbolise la fidélité en amitié, le renard représente le Fuchs (terme allemand désignant le nouveau membre de la corporation) et la chouette symbolise bien entendu la connaissance universitaire citée plus haut et évoque la déesse Minerve, qu'elle accompagne.


Carte à jouer

Carte à jouer éditée en 2015 par la K, société fraternelle mixte de l'Université de Bruxelles.

On y retrouve les lettres PBSKM, initiales de la devise de la confrérie, qu'on retrouve sur la casquette de la société.

La lettre K est évidemment un clin d'oeil à la première du nom de la confrérie et à celle du mot "king" des cartes à jouer.


Sur la chaise

L'origine de cette carte allemande de 1911 n'est pas connue.

Que dirions-nous aujourd'hui ? J'ai juste pensé à "Ergo Bibamus" : déclaration faite debout sur la chaise, quelques minutes avant de finir couché sous la table...

Le chien est souvent représenté dans les couleurkarten d'une part parce que les corporations étudiantes avaient souvent leur mascotte, d'autre part parce qu'il incarne la fidélité en amitié.


Portraits silencieux

Ces trois portraits ont été conçus comme cartes de visite. Ils faisaient partie d'une plus large série que nous n'avons pu acquérir. Nous n'avons sélectionné que les plus représentatifs d'entre eux.

Il s'en dégage cette joie étrange de retrouver des étudiants mêlée de mélancolie : que sont-ils devenus après que leur portrait a été tiré ?

Chaque photo porte le nom du Bursch, parfois son vulgo (surnom précédé d'un "v" ou d'un "v/o") ainsi que sa date d'intronisation et son numéro de matricule. Ces cadres étaient donc sans doute exposés, par ordre chronologique, dans le local de leur corporation.

Le premier Bursch, Karl Malzacher (vulgo Romeo), intronisé le 24 novembre 1882 sous le matricule 382, arbore tous les attributs du Fuchs Major (en charge de l'éducation des nouveaux membres, appelés Fuchsen, autrement dit "renards").

Sur son Wichs (tenue d'apparat), il porte croisés le band de la corporation (aux trois couleurs) et le band de Fuchs (aux deux couleurs) ainsi que l'écharpe du comité. Le band, rappel de la sangle qui soutenait l'épée, est porté par les Burschen de l'épaule droite à la hanche gauche. Les Fuchsen, qui ne sont pas encore pleinement membres de la corporation et ne peuvent donc combattre à l'épée pour elle, portent le band de l'épaule gauche à la hanche droite.

Enfin, de son cerevis (calot brodé) pend une queue de renard.


Le deuxième Bursch, A. Schleich (vulgo Tasso), a été reçu le 9 octobre 1878 sous le matricule 319. Sa date de décès est connue : 15 mai 1900. Il porte étrangement le band de Fuchs de sa corporation, de l'épaule droite à la hanche gauche, comme un Bursch.


Grinwald, le troisième Bursch, a été reçu le 14 mai 1879. Ni son matricule ni son vulgo ne nous sont connus. Il porte également le band d'une coporation. 



Combien de temps ?

Carte de l'Alemannia de Fribourg, envoyée en 1919. 

"J'ai encore toute l'après-midi", se dit l'étudiant, qui potasse son examen une chope à portée de main, la pipe à portée de lippe.


Au clair de la lune

Carte de l'Alemannia de Fribourg, envoyée à Bruxelles en 1927.


Sur un bateau

Carte de l'Akademische Komment Verbindung Alemannia (Fribourg) envoyée en 1921.


Dans la montagne

L'Alemannia est l'une des cinq sociétés étudiantes du collège de Schiers (dans les Grisons, Suisse). Elle n'est pas confessionnelle.

Cette carte a été envoyée en 1945. Elle représente vraisemblablement un des sociétaires devant un paysage proche du chalet de l'Alemannia.


Trinquons à la gymnastique

Le Kantonsschülerturnverein (KTV) d'Aarau, à savoir le club cantonal de gymnastique scolaire d'Aarau, est le plus ancien des écoles secondaires. Elle ne pratique pas le Mensur.

Peu après sa fondation en 1830, le KTV Aarau a vu des boucliers se lever du côté conservateur, qui ne voyait pas la gymnastique d'un bon oeil. Non seulement, ce KTV a organisé en 1832 le premier festival suisse de gymnastique mais, de surcroît, au cours des années 1840-1860, le KTV Aarau a adopté les traditions des sociétés étudiantes portant couleurs, notamment les jeux de bière.

Carte envoyée en 1963.


Armoiries de l'Alemannia bâloise

Les armoiries de l'Alemannia de Basel, qui partage ses locaux avec la Rauracia. L'Alemannia, coporation neutre politiquement et confessionnellement, fondée en 1819, pratique encore aujourd'hui le Mensur, une escrime très codifiée.

Selon ses partisans, l'objectif du Mensur serait - sur le plan personnel - de se battre avec droiture, d'affronter sa peur, de ne pas reculer même en cas d'éventuelles blessures et de contrôler ses émotions. Le Mensur renforcerait également la cohésion entre frères de couleurs par les entrainements et par un vécu commun.

La carte postale de cette société combattante est assez austère : les couleurs adoptées par cette turnerschaft ainsi que la présence d'une lame (rappel du Mensur) derrière l'écu n'y sont sans doute pas étrangers.


Palabres stelliennes

Carte non datée de la Société Stella. Les frères de Couleurs coiffés de leur casquette reviennent peut-être des cours : ils sont en rue (com...