Pour un béret

Ces deux cartes des Suisses Romands de Zurich ont été acquises auprès de deux antiquaires différents. Le hasard a voulu qu'il s'agisse d'une partie de la même correspondance entre un étudiant et sa grisette, qui habitait rue Rousselet à Paris, dans le 7e arrondissement.

La première carte (au dos non divisé) a été envoyée le 20 novembre 1905. D'une écriture en pattes de mouche, l'étudiant y rédige une longue plainte : "D'être plus cyniquement cruel que vous, mademoiselle, nul n'en vit jamais ! Ne m'avez-vous donc pas envoyé une obligation que je ne puis négocier ? Je suis malade et vous me présentez un remède infaillible, que vous mettez hors de portée ! (...) "

Puis, sans transition : "Voilà ci-contre le portrait d'un camarade. On a essayé d'y mettre le mien mais la plaque s'est d'abord voilée et le papier se gondolait par trop. D'autre part, je ne porte pas ce béret gracieux ; les récoltes n'ont plus besoin d'épouvantails pour les prévenir des oiseaux pillards ; d'ailleurs les statuts de la société exigent que ce béret soit brodé de sa mie. Or je ne connais pas encore cet ange consolateur. Et vous ? Le connaissez-vous ? (...) "



Plusieurs mois s'écoulent avant qu'il n'y ait de réponse. La carte suivante (au dos divisé), envoyée le 8 mars 1906, précise : "Il faut croire que ma dernière missive vous a froissée, ô ma toujours très chère demoiselle, puisque la vôtre est si froide, si glaciale. (...) Vous avez mal interprété ma lettre, mademoiselle. Si je vous ai dit des choses que j'aurais préféré vous taire, c'est dans le seul but de vous éviter des déceptions non certaines mais possibles. (...)".

On peut s'interroger sur le choix d'une carte représentant des étudiants Suisses Romands admirant une demoiselle, pour une correspondance aussi délicate... Il paraît que le coeur a ses raisons...

Palabres stelliennes

Carte non datée de la Société Stella. Les frères de Couleurs coiffés de leur casquette reviennent peut-être des cours : ils sont en rue (com...