Cartes helvétiennes

"Cartes helvétiennes", édité pour les 150 ans de l'Helvétia vaudoise, est consacré à ce que les auteurs, G. Gottier (v/o Swann), O. Meuwly (v/o Souriceau) et J. Croisier (v/o Maïakowski), appellent l'âge d'or de la carte postale, qui s'étale de 1880 à 1950.

Cet ouvrage (21x30 cm) d'une trentaine de pages nous a été offert par Ph.l.pp. Tr..ss.n, qu'il en soit encore remercié.





Nous donnons ici les grandes étapes et les analyses de J. Croisier, car elles permettent - selon nous - d'éclairer également la réalisation de cartes d'autres sociétés étudiantes.

1895-1919

J. Croisier qualifie cette première période de tendre, sage et patriotique. Pour lui, le style des cartes reste conventionnel et l'exécution est toujours de bonne qualité. "Le discours iconographique porte très souvent sur la gloire des couleurs helvétiennes."

A cette époque, triomphe le style à arabesques, dit "art déco" en raison de sa simplicité, de son immédiate compréhensibilité et de son caractère enjoué. Et plusieurs cartes de la Société en portent la marque.

Mais les valeurs traditionnelles sont néanmoins principalement incarnées par un style désuet sorti des tréfonds du XIXe siècle : blasons, rapières, fiers helvétiens, drapeau de la Société...

1920-1930

Si les thèmes helvétiens restent présents, J. Croisier estime qu'ils sont plus variés et souvent emprunts d'espièglerie. Si le contenu est plus riche, l'exécution semble moins soignée. Parallèlement, on voit cependant émerger une stylisation : économie de moyen dans le trait, forme expressive. Une tendance amorcée par Modigliani, Matisse, l'expressionnisme allemand, Picasso.

1930-1940

Suivant la tendance lancée durant la décennie précédente, l'esbrouffe, le charivari et la joie de vivre sont mis en avant dans les cartes postales. L'humour détrône les traditionnelles icônes helvétiennes.

Si le style varie beaucoup, il ne suit pas les courants du "grand art" de l'époque mais plutôt les arts industriels, comme le dessin d'affiche, des premières bandes dessinées ou des dessins animés.

1940-1955

Les thèmes et le style déçoivent quelque peu : l'originalité devient rare. Pour J. Croisier, le dessin et le discours sont assez convenus, sans grand élan et sans véritables points de rencontre avec les courants artistiques de cette période.

Cela pourrait s'expliquer par le fait que le monde était passé d'une ébullition culturelle et rieuse des trente premières années du siècle à un esprit de pur pragmatisme : l'Europe était à reconstruire.


Palabres stelliennes

Carte non datée de la Société Stella. Les frères de Couleurs coiffés de leur casquette reviennent peut-être des cours : ils sont en rue (com...